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Un plage à Rufisque |
Trois villages de cette banlieue dakaroise ont été engloutis par la mer en 1991 et depuis lors, la vie est un cauchemar pour les rescapés qui redoutent une résidive. Le gouvernement sénégalais annonce dans une date non encore déterminée, la construction d’une digue à 3,8 milliards cfa.
Rufisque est une localité située à 27km au Nord de Dakar. Elle est peuplée d’environ 600.00 âmes regroupes dans 300.000 famille à peu prés.
C’est avec un air peu rassurant, difficile à masquer, que Ndoye et ses deux frères, pêcheurs, apprêtent leur matériel de travail (filets et pirogues) sur l’une des rives de l’océan Atlantique. Sur cette rive qui côtoie les habitations de quelques 600.000 personnes peuplant Rufisque, l’on peut voir, jetés à même le sol, des bouteilles et surtout, des emballages en plastique contenant des excréments humains. Le manque de toilettes dans les anciennes maisons a transformé le bord de la mer en une fausse de défécation. Il faut y aller comme sur des œufs, car à la moindre inattention, c’est votre chaussure qui emporte le contenu d’un sachet noir contenant des selles soigneusement déposé au petit matin par un habitant de Rufisque. Les enfants ne se gênent guère. Ils se mettent à l’aise à leur guise ici.
La partie de pêche pour Ndoye et ses compagnons dure de 21h à 6h le lendemain. Ndoye a décide de gagner sa vie en péchant du poisson. Et il ne s’était pas trompé puisqu’il pouvait avoir un revenu journalier de 10.000Fcfa à 20.000Fcfa.
Tout a changé pour lui, comme pour d’autres pêcheurs. « Je ne m’en sors plus. Il y a des jours ou je ne reçois même pas 2000Fcfa. En plus, je suis oblige d’aller a 22km d’ici pour du mini fretin », témoigne-t-il ; la voix noyée dans les grands bruits des vagues.
Siliou Ba, un des responsables de l’Association des pêcheurs de Rufisque, un regroupement de 400 personnes corrobore les propos de Ndoye : «Les espèces halieutiques disparaissent. Il faut aller dans l’une des Guinées, Bissau ou Conakry pour trouver du poisson. Lui et ses collègues lient ce phénomène aux mouvements de la mer, à son réchauffement et à la couleur de l’eau devenue rougeâtre«.
Koumba Ndaye, mère et grand mère de 20 enfants, vit à Rufisque depuis 40 ans. Elle n’a pas l’habitude de rester au village a cause de son activité. Tôt le matin, elle achète du poisson auprès des pêcheurs, elle le fait fumer et va le vendre au marche de Rufisque. Mais ce mercredi 25 janvier, elle est auprès de sa famille. Elle a un souhait ; que le gouvernement fasse quelque chose pour leur trouver une nouvelle terre d’accueil et de nouvelles activités moins dangereuses. Mme Koumba avoue ne pas passer des nuits tranquilles sur la rive de la mer à Rufisque. Les bruits de la mer lui font craindre une autre catastrophe. Elle doit surveiller les enfants surtout lorsque les bruits des vagues s’accentuent. Plusieurs occupants de Rufisque vivent dans cette psychose.
100 familles au moins ont été déplacées après avoir tout perdu. Maisons d’habitation, espace de jeu, mosquées, églises, écoles, etc, avaient été engloutis par la mer.
Personne à Rufisque n’ignore ce qui s’est passé dans leur village en 1991. Cette année-là se souviennent-ils, la mer était entrée en colère. Elle est sortie de son lit et a englouti trois villages. Il n’y eut pas de pertes en vies humaines cependant, 100 familles au moins ont été déplacées après avoir tout perdu. Maisons d’habitation, espace de jeu, mosquées, églises, écoles, etc. avaient été engloutis par la mer. Babacar Ndiaye, résident de Rufisque avait 15 ans. Il a vu ses amis partir du village pour un autre endroit située plusieurs kilomètres de Rufisque. Il relève que ces déplacés ne sont pas adaptes à leur nouvel environnement jusqu’ici parce qu’ils ont été contraints de changer d’activité alors qu’ils avaient appris à pécher. Les habitants actuels de Rufisque sont exposés aux dangers de l’érosion côtière. Plusieurs maisons, construites en béton sont en ruine. Les gravats tombent sur eux. D’autres cases plus touchées ont été abandonnées et servent de hangars pour des meuniers qui produisent la farine de poisson. La vie n’est pas de tout repos pendant la saison des pluies à Rufisque. Il faut lutter contre les eaux des pluies et celles de la mer qui envahit régulièrement les maisons jusqu’à 20 mètres de la plage.
Si ces habitants se consolent de n’avoir jamais eu d’épidémie de cholera, ils se plaignent de l’omniprésence du paludisme. Relais communautaire, Fatou Dieng s’occupe de la sensibilisation sur l’utilisation de la moustiquaire imprégnée. Cependant, elle dit que seules les femmes enceintes reçoivent gratuitement les moustiquaires et que les autres doivent payer 2000Fcfa a 3000Fcfa. Chose pas toujours aisée pour es populations, paupérisées par l’érosion.
«C’est une manifestation des changements climatiques«
Entretien avec Dethe Soumare Ndiaye, ingénieur des eaux et foret en service au Centre de suivi écologique
Certains experts prédisent le disparition de plusieurs localités à Dakar, situées en bordure de la mer, qu’en pensez-vous ?
Oui, s’ils le disent c’est à cause de l’érosion côtière qui affecte la cote sénégalaise. De 1989 à 2009, nous avons enregistré la réduction des dunes, dues au phénomène naturel et à l’action humaine notamment, le déboisement et l’occupation anarchique des terrains. C’est une manifestation des changements climatiques. Nous assistons aujourd’hui, à certains endroits, à l’élévation du niveau de la mer du fait des fontes glaciales. Parfois, il y a baisse de ce niveau à d’autres endroits. La cote sénégalaise est bien menacée par l’érosion. C’est ainsi qu’un hôtel situé sur la plage, et dans lequel les Lions de la Teranga ont été logés avant le départ pour la coupe du Monde de Corée et Japon en 2002 a vu sa terrasse engloutie par les eaux. La mer a avancé de 20 mètres en un laps de temps.
Quelles sont les dispositions que prend le gouvernement pour résoudre ce problème?
L’Etat a lancé un projet de construction d’une digue de 750 mètres de longueur. Les études ont déjà été réalisées. L’ouvrage va coûter 3,8 milliards de francs cfa. L’avis d’appel d’offre sera publié dans les prochains jours.
En attendant…
Nous avons introduit une loi sur la gouvernance du Littoral récemment à la cour suprême. Une digue a été construite avec des rochers grâce au concours du génie militaire.
Propos recueillis per Adrienne Engono
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